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Service régional vaudois de transfusion sanguine | Avant-propos du médecin chef de Service

Dans ces avant-propos/préfaces/préambules/introductions/rap-

ports du chef de service, j’ai également profité de présenter les

travaux effectués par l’équipe de recherche du service. Au cours

de ces dix dernières années, les axes de recherche se sont focali-

sés sur les lésions de stockages des produits sanguins, la ca-

rence en fer chez les donneuses de sang et les perturbations du

métabolisme du fer induites par le don, sans oublier quelques ré-

flexions éthiques liées au don du sang.

Dans ces lignes, au fil du temps, j’ai peut-être un peu négligé l’im-

portance de la notion de don, des critères de sélection, perdu de

vue la notion d’exclusion et évité d’insister sur les aspects écono-

miques de notre activité. J’ai trop souvent occulté la valeur du

sang, ses représentations symboliques, les mythes associés à ce

liquide, j’ai oublié d’insister sur la valeur du don et le contre-don,

de ce qui est donné, j’ai passé un peu sous silence l’importance de

la chaîne de solidarité qui lie le donneur et le receveur. Je n’ai pas

assez insisté sur le rôle et la place de nos activités comme lien

sociétal et oublié le fait que nous avons le droit d’être fier de ce

que nous faisons.

Notre service régional vaudois a une histoire. Celle-ci a été rap-

pelée par Amaury Tissot dans l’ouvrage que nous avons publié en

2011. Dans notre rapport annuel 2013, nous avons présenté l’évo-

lution de nos activités sur ces 20 dernières années, avec une évo-

lution croissante, et quasi linéaire de tous les paramètres, no-

tamment en nombres d’équivalents plein temps, en charges

financières, en produits livrés, en examens de laboratoire. La vie

de notre service, durant toutes ces années, avec l’appui indéfec-

tible de son Conseil de Fondation, a été une belle expérience. Mais

pourquoi, allez-vous me dire, utilisez-vous le terme « a été ? ».

Mourir : et bien, tout simplement, parce que notre service, comme

tout être vivant, doit mourir. Oui, tôt ou tard. Comme toutes les

activités humaines, comme tout ce qui a la capacité d’évoluer. Au

moment où vous lirez ces lignes, notre service n’existera plus. Ce

n’est pas une mort par suicide, ce n’est pas une condamnation à

mort, ce n’est pas une mort de vieillesse (notre service à l’âge de

l’auteur de ces lignes….) : c’est une mort par évolution. C’est une

mort raisonnable et raisonnée dont le but est la renaissance…Une

mort programmée : une apoptose.

Renaître : bien sûr ! Car malheureusement, nous ne pouvons pas

encore nous passer de la transfusion sanguine. Nous avons tou-

jours besoin de produits sanguins pour nos patients, nous sommes

toujours nécessaires. La société change, la médecine évolue, notre